Passons passons puisque tout passe (Guillaume Apollinaire)
Pique Nique partagé ce mardi 30 juin 2015 à midi dans le parc du centre Social et devant la Halte-Garderie des Alpins à la triste occasion de la fermeture de la Halte-Garderie des Alpins après 50 ans de bons et loyaux services rendus au quartier.
Si nous avons le sourire sur la photo, cela a été aussi un vrai moment d'émotion, tout le monde étant conscient de ce que la Halte avait apporté et de ce que nous étions en train de perdre.
Un grand Merci au personnel de la Ville (1956 - 1994) puis de la CAF (1994 - 2015) qui a accueillit nos enfants, a répondu à nos questions, s'est toujours débrouillé pour nous dépanner quand nous avions des urgences. Nous regrettons vivement que ni la CAF ni le CCAS, quelles que soient leurs contraintes et nécessités, n'aient voulu reconnaitre l'importance de ce lieu pour le quartier et les habitants.
Monsieur le Maire Eric Piolle a écrit un lettre pour nous soutenir, et c'est essentiel, mais personne n'a dit "On ne peut pas laisser fermer un tel lieu !". C'est un pan de la vie du quartier qui disparait. Je suis vraiment désolée pour les familles actuelles et à venir qui vont perdre ainsi cette structure d'accueil, la seule du quartier, sous prétexte que c'est une structure dite "de confort" et que ce n'est donc pas si important.
Si l'on nous a poussé à nous battre pour le Centre Social, à aucun moment nous n'avons senti de compréhension de la nécessité de maintenir une structure d'accueil d'enfant sur le quartier (sauf concernant les conseillers départementaux du secteur 4 Amandine Germain et Jean-Loup Macé, ainsi que l'élu du secteur 4, René de Céglié). On nous a au contraire découragé, nous incitant à concentrer nos forces sur le centre social.
On a dénigré et rabaissé le lieu : On nous a dit que la Halte était vétuste (!) comme si nous n'avions pas nos yeux pour voir où nous mettions nos enfants depuis des années (la Halte a été régulièrement rénovée et mis aux normes) ! On nous a dit que le taux d'occupation était faible, approchant les 40%. C'était encore faux puisqu'il dépasse en moyenne les 80%. Là encore, on ne peut pas mentir sur ce genre de données à des parents qui fréquentent quotidiennement un lieu et peuvent donc faire leur constat directement. On a refusé de prolonger l'activité de la Halte le temps que les parents se retournent et s'organisent.
Suite aux 1500 signatures et à l'ensemble de nos démarches, nous avons obtenu 2 choses :
- du CCAS, nous avons obtenu que les parents inscrits cette année à la Halte puissent avoir un accès prioritaire en accueil occasionel dans la nouvelle crèche qui va ouvrir en septembre à Vigny-Musset. Ce passe-droit est extrèmement provisoire et ne concerne absolument pas les futurs parents du quartier. Cela ne concerne en fait que peu de parents puisque les halte-garderies sont des accueils de grande proximité (on y laisse les enfants pour très peu de temps) et que la structure de Vigny-Musset est déjà trop loin pour la plupart des parents des Alpins.
- de la CAF, nous avons obtenu l'utilisation au moins jusqu'en 2017 (et à renégocier pour l'après 2017) des locaux de la Halte-garderie par une asociation qui aurait réussit à monter une garderie parentale (ou autre système d'accueil). Cette utilisation ne pourrait se faire que dans les temps où le Centre Social ne ferait pas des animations dans les locaux de la Halte. Cette concession s'entoure de beaucoup de conditionnel, étant donné la difficulté de monter une telle association et d'obtenir les agréments et financements sine qua non.
Je suis parent d'élève délégué et je connais les problèmes d'accueil des élèves sur le secteur. Depuis quand fermer un lieu de garde serait acceptable dans ce contexte ? J'ajoute personnellement : Messieurs et Mesdames qui laissez sans remords se fermer cette structure, vous qui laissez vos enfants à la crèche ou chez la nounou pour aller travailler, et prenez si besoin des RTT ou une journée de vacances sans vos enfants, merci de refuser ainsi ces 1 à 2 demi-journées de garde à des parents au chômage, a des parents qui ont fait le choix ou qui sont obligés de garder leurs enfants à domicile.
Notons qu'étant donné que ce sont encore beaucoup les femmes qui gardent les enfants, ce sont encore principalement elles qui sont pénalisées sans vergogne dans leur recherche d'emploi ou leur accès au loisir.
